Luce Barça vient de franchir un cap important dans sa carrière : son album est bientôt disponible. Une œuvre intime, à son image, façonnée avec patience, passion et convictions. À l’occasion de cette sortie tant attendue, This is Riviera lui a proposé de répondre à quelques questions pour mieux comprendre ce qui se cache derrière Meilleure vie. Rencontre avec une artiste vraie, drôle, sensible et engagée.
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Raconte-nous, quel a été le point de départ de ton nouvel album et pourquoi avoir choisi ce nom ?
LB : Je n’imaginais pas avoir un jour la matière pour faire un album. Peut-être tout juste un EP. J’ai pris mon temps. Et puis j’ai vu comment mon projet avançait, alors je me suis lancé.
Meilleure vie, c’est ce que je crois vivre depuis quelques années. Le théâtre, la chanson… Je fais enfin les choses que j’aime, je crée et je partage, en entraînant dans mon sillage de jeunes talents. C’est primordial de bien s’entourer pour travailler en confiance. Après cinquante ans, n’ayant aucun souvenir de mes vies antérieures (si j’en ai eues), je sais que je vis ma meilleure vie, entouré des gens que j’aime. Alors le titre de l’album ne pouvait pas être autre que celui-là.

Un titre que tu affectionnes un peu plus que les autres dans cet album ?
LB : C’est comme demander à un parent quel enfant il préfère. Je vais donc zoomer sur quatre titres :
« Maman », car c’est l’hommage à LA femme qui m’a donné la vie et tout son amour.
« Les roses noires », c’est une collaboration importante pour moi avec mon Ami Sébastien Rull dont j’admire le talent depuis trente ans, j’espère qu’il écrira encore pour moi.
« Reset », car c’est le clin d’œil nostalgique à mes jeunes années et à la naissance d’une véritable amitié et complicité avec David Lafilay, qui est le compagnon musical idéal, bourré de talent.
Est-ce que je cite « Épouse-moi » ? Si c’est ma chanson, oui. Sinon, jamais de la vie ! La nuit de noces, ok, mais sinon, j’ai juré fidélité au célibat.
Et si tu devais nous donner le titre qui te plaît le moins sur ton projet ?
LB : C’est celui que nous n’avons pas encore réussi à composer. On s’y mettra le jour où David et moi serons de très mauvais poil.
D’ailleurs, comment s’est faite la rencontre avec David Lafilay ?
LB : Elle s’est faite au Studio Urban Groove. Je cherchais du matériel pour extraire des sons depuis des bandes DAT que j’avais enregistrées il y a longtemps. Nous avons parlé musique, et j’ai proposé à David d’arranger Maman. Il a découvert mon travail, et nous avons essayé de bosser sur un premier titre ensemble, Reset, et ça a fonctionné de suite entre nous. Ce son tape bien et il plaît, alors on a naturellement continué.
Nous sommes le sel et le poivre, totalement complémentaires. J’ai un univers musical différent du sien, mais son talent, sa passion pour la musique lui permettent de s’adapter et de ne pas nier les autres registres. C’est ça, le véritable talent.
Sans tricher, les 3 derniers sons que t’as écoutés aujourd’hui ?
LB :
- « Dancing Queen » de ABBA, car je devrais bientôt revoir le spectacle musical à Paris.
- « Wir sind am Leben » de Rosenstolz. Je suis fan de ce groupe depuis 25 ans. La chanteuse, Anna R., est récemment décédée. Ça m’a peiné, alors je réécoute leur œuvre.
- À la radio, « Mauvais garçon » de Helena… alors que je pensais écouter Angèle. Ça m’a rappelé une maison de disques que j’avais démarchée et qui m’avait dit : « Votre titre est dahoïsant ». Peut-être aurais-je dû le proposer à Étienne pour le coup.
Si tu pouvais collaborer avec un artiste, n’importe lequel, ça serait qui ?
LB : Sans aucune hésitation : Mylène Farmer, Peter Plate et Neil Hannon. Ce sont trois poètes contemporains. Ils me touchent au plus profond de mon être.
Un fait d’actualité récent qui t’a touché un peu plus que les autres ?
LB : Je vais plomber l’ambiance, mais je vis dans la réalité. La situation des femmes afghanes, marquée par une répression grandissante des talibans, me bouleverse. C’est un féminicide social insoutenable. Une loi d’août 2024 leur interdit désormais de chanter, de lire à voix haute… J’ai la nausée quand j’y pense. Même chez elles, il faut calfeutrer les fenêtres pour qu’on ne les voie pas de dehors. Cette négation de la femme me fout hors de moi. J’arrête là…
Un objet dont tu ne peux pas te passer au quotidien ?
LB : Je ne vais pas être très original : mes lunettes ! Plus ça va, moins je vois de près. Sans elles, je lis comme un poulet qui picore des hiéroglyphes.
La suite du programme pour toi ?
LB : Un nouveau clip est en cours de préparation avec mon acolyte de la première heure, Cyril Scala. Quelques surprises avant l’été et à la rentrée… Ça nous donnera l’occasion d’échanger de nouveau.
Un dernier mot pour la fin ?
LB : Vivez votre meilleure vie avec douceur, comme un gros câlin qui dure juste ce qu’il faut.
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