Figure incontournable de la scène française, Patrick Coutin revient avec une énergie toujours intacte et un regard lucide sur le monde. Connu pour des titres devenus cultes comme « J’aime regarder les filles », il continue de mêler sensibilité, engagement et passion dans sa musique. À l’occasion de la sortie de son dernier single « Sur le bas-côté », il a accepté de répondre à nos questions.
Comment as-tu commencé la musique ? L’élément déclencheur ?
P.C. : J’avais 16 ans et une très jolie voisine d’origine antillaise qui écoutait du Rhythm & Blues : Otis Redding, Tina Turner, James Brown… Je me suis dit que pour l’impressionner il fallait que je m’achète une guitare et que j’en joue. Ça a commencé comme ça… Le temps que j’arrive à jouer un morceau, elle avait déménagé…
Ce qui t’a inspiré pour écrire ton dernier single « Sur le bas-côté » ?
P.C. : Un soir, j’étais dans un restaurant à côté de chez moi en train de manger vite fait et deux jeunes hommes s’installent à côté de moi et commencent à parler de la vie, des femmes. Ça semblait compliqué… Il y a un moment, il y en a un qui dit : « moi quand j’ai rendez-vous avec une fille, je ne prends pas de risque, je prends un Viagra ». J’ai trouvé ça à la fois extraordinaire et moderne. J’ai imaginé le même garçon dans le même bar avec son Viagra dans la tête et la fille qui n’était pas là. Ça a donné cette chanson.
Un titre de ta discographie que tu portes un peu plus dans ton cœur que les autres ? Si oui, pourquoi ?
P.C. : J’ai une affection particulière pour « Maryline est folle », qui est un titre que j’ai écrit après avoir rendu visite à une dame qui était injustement enfermée depuis 30 ans dans un asile, à cause d’un amour de jeunesse que sa riche famille désapprouvait, et dont la vie se résumait à regarder les émissions de musique à la télévision.
Quelles sont tes habitudes pour créer un nouveau morceau ? Comment trouves-tu l’inspiration et as-tu un endroit où tu aimes travailler en particulier ?
P.C. : Je travaille chez moi. Tous les matins je me lève et je prends la guitare et presque un matin sur deux il y a une chanson avec quelques accords et des mots qui sortent. Après, soit j’insiste et ça peut devenir une nouvelle chanson, soit je laisse tomber. Quand j’ai une idée qui m’intéresse, je l’enregistre sur mon iPhone et puis par la suite je passe sur le gros matériel que j’ai dans mon studio pour en faire une vraie maquette et enfin je la propose aux musiciens avec lesquels je joue et on voit si ça peut fonctionner sur scène.
Est-ce que tu te considères plus comme un artiste de studio, ou est-ce que c’est surtout la scène qui te fait vibrer ?
P.C. : J’ai un peu tout fait dans ma vie d’artiste. Auteur, compositeur et chanteur bien sûr, mais aussi réalisateur pour des artistes comme Les Wampas, Dick Rivers ou Michel Delpech. Journaliste musical aussi, tourné des vidéos, écrit des livres… Je me sens à l’aise un peu dans tout et j’ai chez moi un vrai studio. Mais la chose la plus excitante ça reste la scène parce que c’est une aventure unique à chaque fois.
D’ailleurs, est-ce que tu as en tête une date de concert qui restera à jamais gravée dans ta mémoire ?
P.C. : C’est plutôt des moments de concerts qui me reviennent à l’esprit. Quand tu as un tube, comme « J’aime regarder les filles », et que tu commences à le jouer, dans certaines salles qui sont dans l’attente, quelques fois ça donne des ambiances extraordinaires, c’est toujours un grand plaisir. Et il y a eu des moments extraordinaires aussi lorsque parfois je chante une chanson de mon premier album qui s’appelle « Fais-moi jouir ».
Prochainement, tu donneras 3 concerts en octobre. Quelle sera la formation proposée sur scène ?
P.C. : Depuis quatre ans, nous jouons en trio avec Émilie Rambaud à la batterie, Gilles Michel à la basse et moi à la guitare et au chant. C’est une formule très Rock difficile à mettre en place mais très intense, à la fois libre et rigoureuse, que j’aime beaucoup.


S’il y avait un artiste, n’importe lequel, avec qui tu pourrais collaborer, ça serait qui ?
P.C. : J’ai une très grande admiration pour les textes de NTM… Et aussi le talent de Catherine Ringer… Mais il y en a tellement en fait.
Un fait d’actualité récent qui t’a marqué un peu plus que les autres ? Pourquoi ?
P.C. : Depuis quelques temps, l’actualité, c’est les bruits de guerre qui se rapprochent. Ma génération a cru qu’il n’y aurait plus jamais de guerre. Et d’ailleurs l’humanité entière ne voulait plus jamais de guerre. Mais c’est comme si cette idée horrible revenait à la mode et que l’on s’imagine qu’une guerre puisse régler et amener quoique ce soit en dehors de l’horreur. Cette actualité me rend profondément triste. Pour mes enfants et pour cette jeunesse que des vieux voudraient envoyer au carnage. Sur scène, nous jouons une chanson qui s’appelle « Tout pour faire la guerre » écrite avec mon frère dans les années 80 et qui malheureusement est dans l’air du temps.
Quels sont tes objectifs/projets pour 2026 ?
P.C. : Finir de mixer le concert que nous avons enregistré en 2024 au Tivoli de Montargis. Gros travail parce qu’il y a une vingtaine de titres et autant de vidéos, et faire bien sûr le plus possible de concerts parce que c’est ça qui est excitant.
Un dernier mot pour la fin ?
P.C. : Rendez-vous sur scène.
Pour reserver vos places c’est ici.
– – –
Rejoindre Patrick Coutin sur les réseaux…