Le physionomiste, un rôle majeur dans le monde de la nuit, mais un grand pouvoir implique de grandes responsabilités…
Aujourd’hui, on s’intéresse à un métier pas comme les autres et plus risqué qu’on ne le pense, celui de videur en boîte de nuit. Si ce métier a évolué au fil des années, il est toujours aussi difficile de trier l’entrée d’un établissement sans tomber dans la discrimination. Par exemple, au Bal des Fous de Cannes, les gens arrivent déguisés, ce qui complexifie encore plus la chose. Focus, sur un métier pas comme les autres…
Videur de boîte de nuit, c’est quoi ?
Le videur de boîte de nuit, également connu sous le nom de portier de discothèque ou vigile, occupe en réalité le rôle d’un agent de sécurité. Il a suivi une formation standard pour ce domaine, telle que le CQP APS, ou une formation spécifique axée sur les établissements de nuit et l’événementiel, à savoir le CQP ASENE. Cette formation spécialisée lui permet d’acquérir les compétences nécessaires pour travailler dans des lieux proposant des activités nocturnes et la vente d’alcool. La présence d’un service de sécurité, comprenant au moins un agent détenteur d’une carte professionnelle, est obligatoire dans un night-club.
Le Jarl, un videur star sur les réseaux
Le Jarl, qui exerce le métier de videur depuis de nombreuses années dans différentes boîtes de nuit, décide de lever le voile sur une facette méconnue du monde de la nuit. Il nous révèle que son travail va bien au-delà des apparences et se révèle bien plus complexe qu’on pourrait l’imaginer. La décision d’accepter ou de refuser des personnes à l’entrée s’avère être une tâche extrêmement délicate, avec des conséquences potentiellement dramatiques et significatives dans certains cas. C’est dans ce contexte que le Jarl partage avec nous sa vision des choses ainsi que les subtilités de son métier, tout en évitant toute polémique ou discrimination.
La discrimination, un piège à éviter
À mesure que le soleil se couche et que la vie nocturne animée de Marseille prend le relais, les discriminations ne prennent pas de pause non plus. Le 30 juillet, SOS Racisme s’est déplacée à Marseille pour mener une opération de testing, une méthode utilisée depuis les années 2000. « L’association a effectué des tests dans trois établissements de nuit (bars dansants et boîtes de nuit, pour être précis) à Aix et Marseille, suite à des signalements reçus », explique Saphia Aït Ouarabi, vice-présidente de l’association en charge de cette opération. Selon les conclusions de l’association, deux des trois boîtes de nuit testées dans les deux villes pratiqueraient une forme de « tri » allant au-delà de l’examen habituel par le physiothérapeute, en prenant en compte la tenue, les chaussures et le comportement des personnes. La couleur de peau jouerait également un rôle dans ces sélections discriminatoires.
Un métier difficile
Être videur en boîte de nuit n’est pas évident pour plusieurs raisons. Tout d’abord, ce travail implique de gérer des foules souvent en état d’ébriété, ce qui peut rendre les interactions difficiles et parfois dangereuses. Les videurs doivent également faire face à des situations potentiellement conflictuelles et agressives, ce qui requiert une capacité à garder son calme et à résoudre les conflits de manière pacifique.
De plus, les videurs sont souvent confrontés à des décisions délicates concernant l’entrée des clients, ce qui peut les exposer à des accusations de discrimination. Ils doivent suivre les règles de l’établissement tout en faisant preuve de discernement et d’équité. Leur rôle de filtrage peut susciter des tensions avec les clients frustrés par un refus d’entrée.
En outre, la nature nocturne du travail entraîne des horaires décalés, ce qui peut perturber le sommeil et la vie personnelle. Le videur doit aussi faire face à des risques physiques, car ils peuvent être confrontés à des individus violents ou sous l’effet de drogues.
Enfin, le manque de reconnaissance et les salaires souvent modestes rendent cette profession encore plus exigeante. Malgré ces défis, les videurs jouent un rôle crucial pour assurer la sécurité dans les établissements de nuit et méritent d’être respectés pour leur travail difficile.