Le réseau risque de vivre ses derniers jours dans l’hexagone…
Depuis le rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau à l’oiseau bleu est en roue libre. Sous la direction du patron de Tesla, Twitter opère des changements dans sa politique d’utilisation et celle contre le harcèlement en ligne et ce n’est pas pour le mieux. Désormais, le réseau regorge de contenus pornographiques, de propos injurieux et vulgaire et même le mégenrage est permis. Face à cette métamorphose alarmante, le gouvernement français réfléchit à interdire l’utilisation du réseau en France.
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Twitter encourage la transophobie
En effet, au milieu des multiples changements de la plateforme Twitter ces dernières semaines, certaines modifications se font en catimini. La dernière en date pourrait avoir des conséquences néfastes pour les utilisateurs et utilisatrices transgenres du réseau à l’oiseau bleu : Twitter a décidé de modifier sa politique de lutte contre le harcèlement en supprimant la ligne spécifiant l’interdiction de « mégenrage et deadnaming ciblé envers les personnes transgenres ». Par conséquent, cette décision permet aux Twitto qui font du mégenrage de ne pas être banni du réseau contrairement aux années passées.
Pour info, Le « mégenrage » (ou « misgenring » en anglais) est le fait de désigner une personne en utilisant un pronom ou un genre qui ne correspond pas à leur identité de genre. Par exemple, si une personne s’identifie comme une femme et qu’on la désigne par le pronom « il », cela constitue un mégenrage. De plus, les Twittos se permettent de publier tout et n’importe quoi comme les contenus pornographiques et injurieux, ce qui constitue une menace pour les mineurs. Et justement cet aspect inquiète le Gouvernement Français.
Le Gouvernement Français voudrait interdire Twitter
Le gouvernement envisage de renforcer les réglementations concernant la protection des mineurs en ligne. Lors d’une récente conférence de presse, Jean-Noël Barrot, ministre chargé de la Transition Numérique, a prévenu que « L’Arcom (Ex CSA) pourrait être amenée à bloquer Twitter ». Le ministère souhaite éviter d’en arriver là et espère que le réseau social se conformera aux règles françaises de manière raisonnable. La communauté des utilisateurs français de Twitter est l’une des plus actives au monde et sa perte serait donc préjudiciable pour l’entreprise.
Dans cette optique, la plateforme Twitter risque de subir des restrictions. Un projet de loi visant à « sécuriser » Internet a été présenté lors du conseil des ministres le mercredi 10 mai, et l’attention se tourne vers le réseau appartenant au milliardaire Elon Musk. En effet, Twitter permet la diffusion d’images pornographiques sans imposer de restrictions d’âge. Or, la protection des mineurs est une priorité du gouvernement français. Si nécessaire, l’Arcom (anciennement CSA) pourrait bloquer les sites qui ne respectent pas la législation française interdisant l’accès de contenus X aux mineurs. Actuellement, seule une décision judiciaire peut être prise à cet égard, mais le gouvernement pourrait prendre des mesures différentes dans le futur.
Comment opérer cette interdiction ?
La solution pour bloquer l’accès aux sites ne respectant pas les règles selon BFMTV consisterait à demander aux fournisseurs d’accès Internet de mettre en place cette restriction. Cependant, il est possible de contourner ces mesures en utilisant des VPN payants pour se connecter à des serveurs étrangers. Cela dit, la majorité des enfants, qui normalement n’ont pas de carte de crédit, seraient principalement soumis à la loi.
En ce qui concerne les autres solutions, en dehors de la suppression totale de l’accès aux sites diffusant des images pornographiques pour tout le monde, le débat est toujours très animé. Demander une pièce d’identité aux internautes pour y accéder ? La Commission nationale de l’informatique et des libertés (Cnil) a répondu en juin 2021 que cela serait trop intrusif et dangereux pour les données personnelles. Selon elle, « une telle collecte de données présenterait des risques importants pour les personnes concernées, étant donné que leur orientation sexuelle – réelle ou supposée – pourrait être déduite des contenus visualisés et directement liée à leur identité ».
Pour de nombreux observateurs, la meilleure solution consisterait à demander une attestation de majorité fournie par un tiers de confiance qui possède déjà un document d’identité de l’internaute souhaitant accéder à un site X, comme sa banque ou son assurance, et dans un format anonymisé. Cependant, l’idée de demander à sa banque un document permettant d’accéder à des sites pornographiques ne séduit pas la majorité. Pour l’instant, la solution du contrôle parental, à la fois numérique et physique, reste la meilleure option pour surveiller réellement les activités des enfants.
Un muselage de la liberté d’expression pour certains
Toutefois, cette mesure est mal vue par certains utilisateurs. Ces derniers estiment qu’il ne s’agit ni plus ni moins d’une répression de la liberté d’expression, et un muselage pour l’un des derniers réseaux sociaux qui offre à ses utilisateurs une liberté totale. Néanmoins, il faut dire que la publication de certains contenus à caractère pornographiques et injurieux présentent un sérieux risque pour les mineurs.
TikTok et Snapchat soumis à une restriction d’âge
Dans les faits, la France n’a jamais interdit l’utilisation d’un réseau social. Néanmoins, face aux risques, l’Assemblée nationale a voté en mars dernier faveur de l’obligation pour les réseaux sociaux tels que TikTok ou Snapchat de vérifier le consentement des parents avant l’inscription des utilisateurs de moins de 15 ans. Cette mesure fait partie d’une série d’initiatives visant à encadrer les pratiques numériques des enfants. La proposition de loi, portée par Laurent Marcangeli, le chef du groupe parlementaire « Horizons », a été adoptée lors de sa première lecture à une quasi-unanimité (82 voix contre 2), marquant un rare consensus au Palais Bourbon.