Sorti le 1er mai sur Bandcamp et également disponible sur YouTube, le nouvel EP de Sauveur Eloheem, intitulé « Mort un dimanche de pluie », est une plongée nocturne dans un spleen grand écran. Conçu en une seule nuit, cet ovni sonore marque un virage : exit le hardcore brutal, place à une mélancolie planante, quasi cinématographique. Chaque titre – « Comme un Biker », « Gentiment », « Je rêve », « Mozart » et « Monsieur » – s’enchaîne comme les plans d’un film d’auteur qui aurait remplacé la pellicule par des larmes. Mention spéciale à la dernière piste, une improvisation qui clôt le projet sur une note suspendue, comme un souffle qui hésite à revenir. « C’est plus atmosphérique que tout ce que j’ai sorti jusqu’ici », glisse Sauveur, fidèle à sa quête d’exploration intérieure. À découvrir en urgence via ce lien Bandcamp. Une proposition à part, portée avec grâce par This is Riviera.
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De l’ombre naît l’empire
Derrière le nom de Sauveur Eloheem se cache un artiste complet, mais aussi un véritable explorateur sonore. Né le 21 janvier 1994 aux Lilas sous le nom de Isaiah Paul Saül Ory, il a su se démarquer par une approche audacieuse de la musique, où se croisent hard trap, emo-rap et horrorcore, toujours teintés d’une influence cinématographique marquée, notamment par les films d’horreur italiens des années 70. Avec son collectif Cuttlefish Music Empire, il réunit des talents de musiciens et vidéastes dans un espace créatif où la limite entre l’art et l’introspection disparaît. Ses projets ne se contentent pas de briser les codes, ils redéfinissent ce que l’on attend de la scène underground actuelle. Sa dernière production en date, « Mort un dimanche de pluie », témoigne de sa capacité à faire évoluer son univers sonore tout en restant fidèle à sa quête d’émotions brutes et sincères. En attendant des collaborations inédites et des projets à venir, gardez un œil sur Sauveur Eloheem, il ne fait que commencer à nous surprendre.
Notre avis
Sauveur Eloheem réussit ici un pari audacieux : offrir une œuvre sombre mais lumineuse de justesse. « Mort un dimanche de pluie » est un disque qui suinte le spleen, comme un polar en noir et gris qu’on écouterait cigarette au bec, regard perdu dans les flaques. C’est intime, c’est brut, c’est beau, et on adore.
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