Les coulisses étaient bien plus sombres que la série elle-même…
La série « Provenances » plus connue sous le nom de « From » diffusée sur Paramount+ fait carton plein. De retour sur le devant de la scène grâce à cette série, l’acteur et héros de la production Harold Perrineau raconte le racisme ambiant qui régnait lors du tournage de la série LOST.
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Qui est Harold Perrineau ?
Harold Perrineau est né le 7 Août 1968 à Brooklyn, New York (États-Unis). Après avoir étudié la musique et l’art dramatique au Shenandoah Conservatory, il a débuté sa carrière à la télévision en faisant une apparition dans la série Fame, suivi d’un épisode du « Cosby Show » en 1989.
En 1990, il est apparu dans deux projets majeurs : le film cinématographique « The King of New York » d’Abel Ferrara et la série télévisée « New York District ». Par la suite, il a joué dans la série « Les ailes du destin » diffusée sur NBC de 1991 à 1993, où il a été remarqué dans le rôle de Robert Evans. Deux ans plus tard, il a joué dans le film « Smoke » réalisé par Wayne Wang et écrit par Paul Auster.
L’année 1996 marque un tournant dans sa carrière, car il a figuré au générique de « Blood and Wine » aux côtés de Jack Nicholson et Michael Caine, et il a également interprété un rôle dans l’adaptation moderne de « Romeo + Juliette » réalisée par Baz Luhrmann, où il a partagé l’écran avec Leonardo DiCaprio et Claire Danes.
En 1997, il est apparu dans un épisode d’ « Urgences », puis a rejoint la série culte « Oz » où il a incarné le personnage d’Augustus Hill de 1997 à 2003. En 2002, Harold Perrineau a décroché un rôle dans la trilogie « Matrix », où il a joué le personnage de Link dans les deux derniers volets intitulés Reloaded et Revolutions. En 2004, après une apparition dans un épisode de la première saison de « Dead Like Me », il a rejoint la série « Lost », les disparus, où il a atterri sur l’île des survivants.
Au cinéma, Harold Perrineau fait preuve d’une audace dans ses choix de rôles, alternant entre des films à gros budget et des productions plus confidentielles. En 2007, il participe à la superproduction « 28 semaines plus tard ». Par la suite, il s’engage dans des projets plus indépendants tels que « Gardens of the Night » en 2008 et « Case 219 » en 2010.
En 2011, l’acteur rejoint Nicolas Cage dans « Le Pacte » et fait également son retour à la télévision dans la cinquième saison de « Sons of Anarchy », où il incarne un redoutable gangster déterminé à mettre à mal Jax et sa bande de bikers.
Par la suite, Perrineau rejoint le casting de « Zero Dark Thirty » (2012) dirigé par Kathryn Bigelow, ainsi que le film d’action « Sabotage » aux côtés d’Arnold Schwarzenegger. Sa carrière cinématographique témoigne de sa polyvalence et de sa capacité à s’impliquer dans des projets variés. Dernièrement, il est à l’affiche de la série « From » de Paramount+.
Harold Perrineau balance sur le racisme de la série Lost
Entre 2004 et 2010, la série « Lost » a occupé une place centrale dans le paysage télévisuel de son époque et sur la chaîne ABC. Cependant, selon des extraits du livre « Burn It Down, Power, Complicity and A Call For Change in Hollywood » écrit par la journaliste Maureen Ryan et divulgués par Vanity Fair, certains aspects de la production ont été remis en question, mettant en cause directement Damon Lindelof et le producteur Carlton Cuse.
Selon les témoignages rapportés notamment par « Cineserie », un environnement toxique aurait été présent, marqué par des remarques racistes. L’acteur Harold Perrineau, connu pour son rôle de Michael Dawson, a partagé son expérience dans le livre, expliquant les raisons de son départ de « Lost » après la saison 2. Il aurait exprimé ses inquiétudes quant au développement de son personnage. En effet, il trouvait problématique que son personnage ne réagisse pas de manière plus marquée après l’enlèvement de son fils, Walt. Pour lui, cela reflétait le désintérêt envers les garçons noirs, voire même les pères noirs, au sein de la série. Harold Perrineau aurait tenté d’aborder ce sujet avec Damon Lindelof, mais le showrunner aurait réagi de manière défensive, aboutissant finalement à la mise en retrait du personnage de Michael, bien qu’il réapparaisse tout de même dans les saisons 4 et 6. « Dès que vous mentionnez la race, tout le monde s’enflamme et s’exclame : « Je ne suis pas raciste ! » Mais ce n’est pas parce que je dis que je suis noir que je vous traite de raciste. Je vous parle de mon point de vue. Je dis clairement que je n’essaie pas de vous imposer mon traumatisme, mais que j’essaie de vous parler de ce que je ressens. Pouvons-nous faire cela ? Pouvons-nous juste avoir cette conversation ? » A-t-il déclaré à ce propos.
La réponse de Damon Lindelof et Carlton Cuse
En réponse à ces faits, Damon Lindelof considérait qu’il était crucial de pousser les scénaristes au maximum de leurs capacités créatives, mais il reconnaît que cela a pu parfois le dépasser. En rétrospective, il exprime également des regrets concernant l’écriture du personnage joué par Harold Perrineau dans la série : « Harold avait tout à fait raison de le souligner. C’est l’une des choses que j’ai profondément regrettées ces deux dernières décennies. Je pense qu’Harold a légitimement et professionnellement fait part de ses préoccupations concernant son personnage et de l’importance du fait que Michael et Walt – à l’exception de Rose – étaient vraiment les seuls personnages noirs de la série » et ajoute que cette expérience décrite par Harold lui « brise le cœur », avant de revenir sur une phrase qu’aurait eue Carlton Cuse au moment d’écrire la mort de M. Eko, interprété par Adewale Akinnuoye-Agbaje. Le scénariste aurait dit vouloir « le pendre à l’arbre le plus haut ». Avant d’ajouter : « Ah si seulement on pouvait se contenter de lui couper la bite et lui enfoncer dans la gorge ».
Damon Lindelof affirme ainsi n’avoir aucun souvenir de ces propos tout en regrettant qu’ils aient pu être prononcés. De son côté, Carlton Cuse a présenté ses excuses dans un communiqué (via Huffingtonpost) : « Je regrette profondément que quiconque impliqué dans Lost ait eu à les entendre. Ils sont insensibles, inappropriés et offensants. Les entendre me brise le cœur. Savoir que des gens ont eu de si mauvaises expériences me contrarie énormément. (…) Personne ne s’est jamais plaint à moi ou à ABC Studios. J’aurais préféré savoir. J’aurais fait ce que je pouvais pour changer cela ».