La production se distingue des autres programmes et se hisse au sommet…
« El Damma » est la série du moment en Algérie. Diffusé sur la chaine publique « ENTV », le feuilleton ramadanesque fait un buzz énorme et réalise des records d’audience. Zoom sur une série pas comme les autres, ficelé et réalisé avec des ingrédients hollywoodiens.
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De quoi parle El-Damma ?
Pour commencer, il faut savoir que El-Damma signifie le jeu de dames. Cette série plonge le téléspectateur dans la vie quotidienne de l’emblématique quartier populaire et le plus connu d’Alger, Bab El Oued. Le quartier même où nos rappeurs français aiment aller tourner leur clip comme «Kyll » de Médine et Booba ou encore le titre d’Ashe 22 « Bab el Oued ». Vu que les rappeurs les plus streets aiment tourner dans ce lieu démontre une certaine street-crédibilité. Et c’est justement sur ça que mise le feuilleton puisqu’il explore la vie quotidienne des protagonistes sous les aspects les plus sombres, entre règlement de comptes, guerre de gangs et crimes crapuleux. Parmi eux, on retrouve un certain Allam qui fait dans la contrebande d’or, son frère Réda qui est dealeur de psychotropes ainsi que d’autres personnages beaucoup plus réglos et plus pauvres. Donc l’histoire pleine de rebondissements et d’intrigue relate la relation entre tous ces personnages dont certains meurent et d’autres qui se font rattraper par leur passé et d’autres auquel la vie sourit et qui devinent des gens riches. Ne vous y trompez pas car l’histoire est bien compliquée que cela et que nous avons utilisé cette courte formulation pour éviter les spoils.
Pourquoi El-Damma fait le buzz ?
En effet, la série El-Damma est un véritable succès et réalise des records d’audimat sur l’ENTV et même sur les réseaux sociaux. D’ailleurs sur les réseaux, le titre est toujours en top tendances et le sujet de débat entre les internautes. Le principal atout de la série étant son réalisme criant qui contraste avec les autres productions dont la majorité est basé sur des intrigues de riches familles ou des histoires de romance et d’amour à l’eau de rose. Non, sur El-Damma, on est sûr du trash et on a droit à de la réalité pure et dure, celle que l’on voit tous les jours dehors, mais qu’on refuse de voir à la TV. La série met en scène cascades, courses-poursuites et bagarre dans un rythme effréné qui tient le téléspectateur en haleine. Le tout est porté par des acteurs charismatiques et talentueux comme Mustapha Belaribi qui confirme à chaque production qu’il est un acteur hors pair, Abdelkrim Derradji, ce jeune acteur issu du conservatoire central d’Alger. Krimo a toujours joué dans des comédies et le rôle dans El-Damma est le premier dans le style dramatique et n peut dire avec aisance qu’il a crevé l’écran et qu’il a fait preuve d’une grande classe en matière d’acting. Dans le reste du casting, on retrouve des acteurs déjà connus comme Bayouna, Mourad Khan, Rim Takoucht ou encore Aida Ababsa et le rappeur Brahim Derris. L’autre atout est que la série a été tournée à Bab El Oued avec la participation des gens du quartier. D’ailleurs, deux jeunes garçons (Raouf et Bilal) qui ont un rôle récurrent dans la série sont issus de ce même quartier et c’est ce qui les a aidés à s’en imprégner pour leurs rôles qu’ils ont accomplis à la perfection et sont en passe de devenir de véritables stars.
El-Damma se distingue des autres productions grâce à un scénario ultra-puissant et pointu assuré par la jeune scénariste Sara Berretima qui a décidé de rompre avec les dialogues lambda et insuffler du dialecte réel et moderne à la série, tout comme le réalisateur Yahia Mouzahem qui nous a livré une pépite cette année.
Quand El-Damma dérange
Malheureusement, tout œuvre est sujette à des critiques, mais celle-là a été épinglée le jeudi 30 mars 2023 par l’autorité de régulation de l’audiovisuel (ARAV). Cette dernière a demandé des explications sur une séquence contenue dans le feuilleton qui montre un graffiti mural qui ressemble à l’acronyme d’un mouvement classé terroriste en Algérie, en l’occurrence le MAK (Mouvement pour l’autodétermination de la Kabylie. Le réalisateur du feuilleton, Yahia Mezahem, a donc publié une vidéo où il a mis le graffiti dans son contexte global, en expliquant que son auteur devrait être un fan d’un célèbre film turc produit par une boîte dont le sigle est MRK.
Il faut savoir que les 18 épisodes diffusés cumulent déjà plus de 104 millions de vues sur Youtube. Cela sans compter le nombre des téléspectateurs qui le regardent en direct sur l’ENTV et dont les chiffres d’audience n’ont pas encore été dévoilés.