Un témoignage réel et violent…
TK continue sur sa lancée de rappeur superproductif. Alors qu’il a sorti un EP « IMHOTEP » en décembre 2022, le marseillais a récidivé le 17 février 2023 en balançant la réédition de son album « Avant la fête » paru en aout 2022. Mais aujourd’hui, TK s’illustre avec un nouvel ouvrage. Il ne s’agit de musique, mais d’un mini-film intitulé « Mat Riskich Part 1 ». Ce terme en arabe signifie « Ne prend pas de risques ». Avec ce mini-film, le rappeur sort de son univers festif pour aborder un sujet épineux et dramatique, celui de l’immigration clandestine et de la traversée dramatique de la méditerranée.
De quoi parle Mat Riskich ?
En effet, dans Ma Triskich, TK retrace l’histoire d’un jeune Algérien qui débarque à Marseille via un semi-rigide ou ce qui est appelé par les harragas le « Sar3i/Ultra-rapide ». En fait, les passeurs utilisent depuis quelques mois des semi-rigides superpuissants pour leur traversée et ont abandonné les embarcations de fortunes. L’objectif étant d’arriver vite et de limiter les risques. Donc, dans les grandes lignes, sans faire de spoil, le jeune Algérien dénommé Z, qui arrive avec une bonne intention et un esprit honnête, se retrouve malgré lui embarqué dans la vente de cigarettes de contrebande « Marlboro Bled », puis impliqué dans des vols à l’arraché. Mais le paroxysme est atteint lorsque son colocataire lui vole son argent et que l’historie se solde par un crapuleux crime. Cette première partie s’achève sur une fin ultra-poignante qui laisse les téléspectateurs sur leur faim. Le mini-film réalisé par Katim et produit par TK est super bien fait et réalisé et met en avant ce phénomène. Il se veut également une œuvre de sensibilisation en faveur des jeunes candidats à la harga. Publiée ce 06 mars 2023, la vidéo cumule déjà plus de 195.000 vues sur Youtube.
La nouvelle loi sur l’immigration provoque la colère…
Le 01 février dernier, le Ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin a présenté en conseil des ministres son projet de loi sur l’immigration qui devra être examiné par le Sénat fin mars courant. Certaines mesures de ce texte ont provoqué des manifestations dans plusieurs villes de l’hexagone comme à Paris, Lyon et Marseille. Les centaines de manifestants ont dénoncé la mesure de facilitation des expulsions des exilés condamnés pour des « actes de délinquance ». L’autre mesure étant relative aux centres de rétention (CRA), puisque les immigrants se retrouvent emprisonnés dans ces centres pour des durées indéterminées. D’ailleurs, ces CRA ont été épinglés par plusieurs associations en raison de leur vétusté et des conditions de rétention.
Pour rappel, en 2021, plus de 42.000 personnes ont été enfermées dans les centres de rétention administrative, selon le rapport rédigé par des associations.